Volosozhar et Trankov premier place, Duhamel et Radford deuxième après le programme court patinage en couple à London
LONDON (Ont.) - Tant d’émotions puissantes et partagées ont ressenti les champions canadiens de patinage en couple Megan Duhamel et Eric Radford, à la plus importante compétition de leurs vies – jusqu’à présent.
Megan a eu la nausée toute la journée de mercredi aux Championnats du monde de patinage artistique, remuée par la tâche à accomplir : leur poursuite incessante durant toute l’année d’une médaille gagnée aux championnats du monde, après avoir terminés cinquièmes à l’événement de l’an dernier.
Malgré tout, Megan, de Lively, Ont., et Eric, de Balmertown, Ont., ont fait appel à toute l’énergie dont ils disposaient pour accomplir ce qu’ils n’avaient jamais auparavant accompli – vaincre les triples champions du monde Aliona Savchenko et Robin Szolkowy, d’Allemagne. Ils ont réussi dans le programme court, mais il leur reste encore beaucoup de pain sur la planche étant donné qu’ils se trouvent en deuxième place, derrière seulement les excellents Russes, Tatiana Volosozhar et Maxim Trankov, deux fois médaillés d’argent des Championnats du monde et deux fois champions européens.
L’équipe au deuxième rang canadien, composée de Kirsten Moore-Towers, de St. Catharines, Ont., et de Dylan Moscovitch, de Toronto, a utilisé une stratégie différente pour terminer cinquième dans leur deuxième apparition seulement aux championnats du monde, exécutant la performance de leurs vies, qui leur a valu une ovation. Actuellement en cinquième place, ils patinent de façon détendue.
Tatiana Volosozhar et Maxim Trankov occupent la première place avec leur meilleur programme court de l’année, avec 75,84 points, devançant d’environ deux points seulement les champions canadiens, qui ont 73,61 points.
Les Allemands figurent au troisième rang avec 73,47 points, à peine 0,14 point derrière Megan Duhamel et Eric Radford. Essentiellement, ils se trouvent à égalité.
Kirsten Moore-Towers et Dylan Moscovitch, qui ont accumulé 69,25 points, leur meilleure note de la saison, ont moins d’un point de moins que les patineurs russes de longue date, Yuko Kavaguti et Alexander Smirnov, deux fois médaillés de bronze des championnats du monde, actuellement classés en quatrième place.
Avec leur programme émotionnel sur la musique de La Bohème, Megan et Eric ont obtenu la note technique la plus élevée de la journée, ce qui ne devrait pas être étonnant, car ils sont les seuls patineurs en couple qui ont tenté des triples Lutz côte à côte. Ils ont devancé les Russes, en tête, au point de vue technique (41,10 points par rapport à 39,70 points).
À la patinoire, ce n’est pas tout le monde qui était d’accord que les Russes étaient meilleurs que les Canadiens par deux points pour cette journée. L’ancien patineur en simple masculin, Daniel Weiss, a déclaré à ses téléspectateurs allemands qu’il croyait que les Canadiens étaient les meilleurs. Les Russes, a-t-il affirmé, ont utilisé une musique qui ne l’a pas captivé; il n’a pas cru que leur performance était aussi fascinante que celle des Canadiens.
Le classement en deuxième place n’a pas été chose facile pour Megan et Eric. « Nous étions tellement nerveux ce matin », a-t-elle signalé. « Nous nous sommes mis beaucoup de pression. Toutes nos vies ont été axées sur le podium mondial. Chaque journée a visé notre présence sur le podium, ici à London. »
Megan se souciait que ses jambes se dérobent sous elle lorsqu’elle tenterait un saut. Avant de mettre pied sur la glace, elle croyait qu’elle allait s’effondrer. « Mais, dès que la musique a commencé, nous étions maîtres de la situation et au premier rythme, nous nous sentions en pleine forme », a-t-elle ajouté.
Ils étaient aussi conscients que les patineurs qui les avaient précédés avaient bien patiné. Ils les avaient regardés. Ils savaient que Kirsten et Dylan avaient amélioré leur meilleure note de la saison par trois points environ et qu’ils devaient faire encore mieux.
Lorsque Megan et Eric ont réussi leurs triples Lutz dans le coin, Megan pouvait voir les visages des gens dans la foule, bouches bées d’étonnement, le souffle coupé et applaudissant. Elle a lutté durement pour se concentrer. Lorsque Eric l’a fait passer entre ses jambes pour le lancé, ils ont tous deux été tenus de prendre un moment pour décider de se concentrer assidûment.
Ils ont réussi les triples Lutz lancés aux clameurs de la foule.
Megan ne pouvait cesser de sourire pendant le reste du programme. Lorsqu’ils ont terminé, Eric a levé un bras dans les airs et Megan a sauté de joie sur la glace.
Malgré les hauts et les bas au point de vue émotionnel, Megan affirme qu’ils ont « un immense plaisir ici ».
« Nous avons aimé chaque moment de cette expérience », a-t-elle fait observer.
« La foule a été sensationnelle dès le moment où nous avons mis pied sur la glace », a soutenu Eric. « Jusqu’au tout dernier moment, on pouvait sentir l’énergie augmenter. Puis, à la fin, tout s’est déroulé parfaitement et ce fut un énorme sentiment de soulagement, de savoir que nous avions réussi. »
Dylan affirme que ce fut probablement la performance la plus mémorable de sa carrière. « Partout, les gens agitaient des drapeaux », a-t-il dit.
Cette performance a découlé de préparatifs ordonnés et organisés, visant à renforcer la confiance. « Aujourd’hui, j’avais un sentiment de bien-être toute la journée », a déclaré Kirsten. « Je savais que nous étions prêts et j’ai continué à me dire comment c’était facile et combien de fois nous avions fait ce programme et de seulement nous amuser. Je me rappelais en quelque sorte les championnats nationaux et à quel point ils ont été amusants. Et, ces championnats seraient exactement comme cela, mais multiplié par 1 000. »
Lorsque Kirsten a réussi une triple boucle lancée accompagnée d’un bruit de glissement, un grand sourire s’est dessiné sur son visage. « Je pense que je n’étais peut-être pas censée montrer que j’étais tellement excitée à ce moment », a-t-elle dit d’un ton songeur. « Mais, je ne pouvais m’en empêcher. »
« Après l’an dernier et leur absence des championnats du monde, je leur tire mon chapeau », a fait remarquer leur entraîneur Kris Wirtz. « Revenir un an plus tard, ce n’est pas facile. Habituellement, il faut une certaine progression. Mais, ils sont tout simplement venus, ont porté un grand coup et, à présent, ils se trouvent au cœur de l’action avec les meilleurs au monde. »
L’an dernier, Kirsten et Dylan ont raté les championnats du monde après avoir omis de se qualifier aux championnats du monde. Ils avaient été huitièmes au classement l’année précédente. Mais, ces championnats du monde, en sol canadien, étaient plus qu’ils ne l’auraient imaginé.
« Lorsque nous avons mis pied sur la glace pour notre première séance d’entraînement, lundi, nous avons fait nos poussées-élans, deux ou trois sauts je pense, puis nous sommes retournés voir notre entraîneur pour lui dire que ceci était vraiment spécial.
Kirsten n’y avait pas pensé de cette façon auparavant. Et, elle a trouvé la foule plus bruyante et favorable qu’elle ne s’y attendait.
Aliona Savchenko et Robin Szolkowy ont tiré avantage de l’enthousiasme de la foule, mais ce n’était pas tout à fait suffisant. Patinant après Kirsten et Dylan, Robin a pensé tout d’abord couvrir ses oreilles de ses mains, puis a changé d’idée, préférant en tirer parti pour faire frémir l’âme.
« Ce fut parfait », a-t-il avoué. « C’était si bruyant. Je n’ai pas vu [les Canadiens], mais les points montrent qu’ils ont bien patiné. Ils étaient contents, la foule était enthousiaste et il y avait tellement d’énergie. »
Néanmoins, bien que les Allemands obtiennent la meilleure note de la saison, ils n’ont pas estimé avoir fait de leur mieux. Quelque chose manquait. « C’était le côté émotif », a ajouté Robin. « Les gens peuvent penser que c’était la meilleure performance qu’ils n’aient jamais vue, mais pour nous, ce ne l’était pas. J’ignore ce qui n’allait pas aujourd’hui. »
Il estime que les problèmes provenaient peut-être du trop grand accent mis sur l’exécution de tous les éléments. « Peut-être un peu trop nerveux, un telle concentration ne mène pas à un patinage qui procure beaucoup de joie », a-t-il conclu.
Tatiana Volosozhar a réussi de justesse une triple boucle piquée en mettant un pied sur la glace, une erreur qui leur a coûté quelques points à l’exécution. « Dans l’ensemble, ce fut un bon programme court », a-t-elle signalé. « La clé du succès est de simplement patiner, montrer nos émotions et nos éléments. »
Maxim Trankov a fait observer qu’au moins, ils n’ont fait aucune chute, des fautes qui les ont tourmentés durant d’autres compétitions. « Nous avons remarqué que les juges ne se retenaient pas en ce qui concerne leurs notes et tout le monde a eu une bonne note. »
Vera Bazarova et Yuri Larionov, de Russie, ont terminé seulement en septième place et étaient « atterrés » par leur performance. La très mince Vera a raté la triple boucle piquée. Elle ne peut le justifier. « Je ne fais jamais ça », a-t-elle soutenu.
Qing Pang et Jian Tong, de Chine, les champions du monde de 2010, ont fini seulement au sixième rang après que Jian trébuche à la sortie de leurs triples boucles piquées. « En raison de ma blessure au genou, ce fut plus difficile pour nous de concourir », a-t-il affirmé. « Après la finale du Grand Prix, nous avons pris un mois de vacances. »
Il éprouvait toujours de la douleur hier, le vétéran du groupe, âgé de 33 ans. Robin Szolkowy est aussi âgé de 33 ans.