Meryl Davis et Charlie White tiennent en échec Tessa Virtue et Scott Moir pour la couronne mondiale de danse sur glace
LONDON, Ont. - Les deux meilleures équipes mondiales de danse sur glace des côtés opposés de la frontière se connaissent depuis très longtemps. Depuis quatorze ans, elles s’affrontent ou partagent même de temps en temps une bagarre de hockey (les garçons seulement).
Mais, samedi, aux championnats du monde de patinage artistique, les Américains ont eu l’avantage. Meryl Davis et Charlie White n’ont commis aucune erreur toute la semaine et remporté de nouveau le championnat du monde qu’ils avaient perdu l’an dernier à leurs principaux rivaux Tessa Virtue, de London, Ont., et Scott Moir, d’Ilderton, Ont.
À présent, les Américains ont gagné deux titres mondiaux, de même que Tessa et Scott, qui sont aussi détenteurs d’un titre olympique.
Samedi, Meryl et Charlie ont remporté la danse libre sur la musique de Notre-Dame de Paris avec 112,44 points, un peu moins que leur record personnel de 112,68 points, établi aux championnats des quatre continents, à Osaka, au Japon, le mois dernier. Tessa et Scott ont terminé leur programme novateur au son de la musique de Carmen avec 111,17 points, seulement 1,27 point derrière.
Les Canadiens avaient un écart inhabituellement large à combler après deux tentatives maladroites dans la danse courte et l’écart s’est légèrement élargi après la danse libre. Meryl et Charlie ont remporté la médaille d’or avec 189,56 points, leur meilleure note dans ces championnats du monde qui ne comprennent pas de danses imposées.
Tessa et Scott ont obtenu 185,04 points, aussi leur meilleure note de la saison. Les Canadiens traînaient par 4,52 points, une dure perte, compte tenu du fait qu’elle s’est produite dans la ville natale de Tessa et Scott, qui avait été animée pendant des semaines à la perspective.
Ekaterina Bobrova et Dmitri Soloviev ont été médaillés de bronze, leur première médaille mondiale, loin derrière les deux premières places avec 169,19 points.
Certains résultats étaient inattendus, une indication d’une bonne notation. Les médaillés de bronze mondial de l’an dernier, Nathalie Pechalat et Fabian Bourzat, de France, ont dégringolé à la septième place dans le style libre, sixièmes au classement général. Fabian souffrait toujours d’une rupture partielle du muscle adducteur de sa jambe droite, qui s’était produite en janvier. De retour depuis seulement quatre semaines environ, sa blessure affectait ses pirouettes et quelques autres éléments.
Anna Cappellini et Luca Lanotte, d’Italie, qui ont eu le malheur d’exécuter leur programme sur la musique de Carmen immédiatement après l’interprétation de Tessa et Scott, se sont avérés absolument formidables dans cette épreuve, terminant en fait troisièmes en style libre et quatrièmes au classement général.
Mais, les cœurs de la foule suivaient Kaitlyn Weaver et Andrew Poje, de Waterloo, Ont., qui avaient repris leur lutte après que Kaitlyn se soit brisé le péroné de la jambe durant l’entraînement en décembre dernier. Ils ont triomphé simplement en concourant à l’événement, mais ont terminé cinquièmes avec 166,20 points, seulement une place de mois que leur effort aux championnats du monde de l’an dernier.
« Ce fut incroyable », a déclaré Kaitlyn plus tard. « Après la danse courte, à la suite d’un tel succès, j’étais un peu nerveuse, me demandant si nous avions la même énergie et le même dynamisme que pour la danse courte. Mais, je crois que nous avions les bons ingrédients. C’était l’épreuve de danse libre des championnats du monde et notre quatrième répétition. »
« Il était difficile de cesser complètement de penser, mais je crois que ceci a fonctionné pour nous et nous sommes tellement heureux d’avoir pu le montrer à la foule, qui nous a appuyés à chaque moment », a-t-elle signalé.
Le monde n’avait pas vu cette version. Après de décevants résultats internationaux l’automne dernier, ils avaient remanié la majeure partie de leur programme. Ils avaient peu de temps pour le perfectionner. Imaginez ce qu’ils auraient pu faire avec plus d’entraînement.
Leurs levées étaient originales, certaines d’entre elles d’incroyables démonstrations de force. Ils les avaient créées tout au long de la saison.
Les anciens médaillés de bronze des championnats du monde, Maia Shibutani et Alex Shibutani ont fini en huitième place.
Les Canadiens Piper Gilles et Paul Poirier ont baissé de la 15e à la 18e place après que Paul trébuche après une volte, mettant les deux mains sur la glace.
Les Russes Elena Ilinykh et Nikita Katsalapov, qui ont remporté la danse libre aux championnats européens en vainquant Ekaterina Bobrova et Dmitri Soloviev, ont terminé seulement en 10e place en danse libre ici et neuvièmes au classement général après que Nikita n’achève pas une pirouette.
Mais, la vraie lutte s’est déroulée au haut du classement. Ce fut une bagarre polie, disputée avec des courbes et des levées rotatives. « Nous avons vraiment grandi ensemble », a affirmé Charlie White.
Il y a de nombreuses années, se rappelle Charlie, il assistait à un tournoi de hockey au Canada, lorsque les deux bancs se sont vidés à cause d’une bagarre.
« Je crois que des parents se bagarraient dans les estrades », a-t-il dit. « Et, j’étais le seul assis sur mon banc. »
Lorsqu’il a raconté l’histoire plusieurs années plus tard, Scott Moir s’est exclamé : « Savais-tu, j’étais en fait au milieu de cette bagarre avec l’autre équipe. »
« Ceci montre depuis combien longtemps nous nous connaissons », a ajouté Charlie. « Nous sommes environ du même âge. Nous avons eu la même partenaire pendant notre entière carrière. Nous sommes capables de nous entraîner ensemble, ce qui produit une rivalité spéciale. C’est intéressant pour nous de faire le va-et-vient comme nous l’avons fait depuis les derniers Jeux olympiques. Sans eux, je ne serais certainement pas au stade où j’en suis. Je crois que de voir nos rivaux à la patinoire tous les jours et de constater à quel point ils sont bons nous a poussés. Et, j’aimerais penser que parfois nous les poussons. C’est très amusant. »
Scott affirme qu’il se rappelle leur toute première compétition à Lake Placid – au niveau novice – et il a mis le pied sur la glace et Meryl et Charlie étaient là. Dix-huit ans plus tard, ils se livrent toujours bataille.
« Ce fut tout un défi », a fait observer Scott. « Nous nous faisons appel les uns aux autres chaque jour pendant l’entraînement. C’est bien de pouvoir se parler et de comprendre exactement ce que nous traversons. »
« Et aussi, on peut se relâcher lorsqu’ils se trouvent sur la glace. Ce sera superbe. »